Annoncée comme l’année ultime par tous les représentants des cultures pop et geek, 2015 est sur nous. Moins imposante qu’elle aurait pu l’être, des films événements comme Batman V Superman ont par exemple été repoussés, l’année sera tout de même l’une des plus impressionnantes de l’histoire de l’entertainment. Et voici pourquoi.
La guerre des licences : 15ème partie
Impressionnante, c’est certain, mais avant tout par le nombre plus que par la qualité, car malheureusement, cette année, nous n’échapperons pas à l’exploitation à rallonge de certaines licences. En soi, les suites et autres préquelles ne sont pas de mauvaises choses. Mais chaque année, nous constatons une lâcheté exponentielle de la part des studios sur les licences qu’ils détiennent. Les prolongements inventifs se font de plus en plus rares, et disparaissent au profit de films fainéants. En 2015, dans cette catégorie, nous verrons ainsi jouer des films comme Taken 3, Ted 2, Rec 4, un nouveau Paranormal Activity, ou encore London Has Fallen (suite d’Olympus Has Fallen). Rien de très alléchant, en somme, même si nous ne sommes jamais à l’abri d’une bonne surprise.
Pour 2015, les studios de cinéma américains voient d’ailleurs les choses en grand, puisqu’ils poussent également leurs pions vers des licences bien plus colossales, comme Jurassic Park et Terminator. Deux franchises maltraitées depuis leurs premières aventures mais assez emblématiques pour faire venir du monde en salle. Cette année, nous aurons donc droit à un nouveau baroud d’honneur pour ces licences, véritables piliers cultes mais croulants de la culture pop’. En tant que période, 2015 montrera donc également l’acharnement des studios Hollywoodiens, prêts à tout pour ramener des licences à la vie, alors qu’ils suffirait d’en créer de nouvelles pour éviter haineux et sceptiques. Un choix effectué par des films comme Kingsman : Secret Service, qui s’annonce comme le film le plus délirant de l’année, ou encore Tomorrowland, le prochain film de Brad Bird, réalisateur des Indestructibles et du dernier Mission : Impossible, qui s’offre lui aussi une suite en 2015.
Les anomalies
Dans cet univers fait de doutes et de peu d’innovation qu’est le cinéma Hollywoodien, on notera tout de même l’apparition d’OVNI assez costauds. Le premier, c’est Mad Max Fury Road, nouveau film de George Miller, qui aura pour mission d’actualiser le mythe de Max Rockantansky à l’heure où les suites, les reboots et autres remakes n’en finissent pas de lasser le public. Un public d’ailleurs conditionné par des années de surexploitation des licences, et qui se demande bien ce qu’est Fury Road : une suite ? Une reprise à zéro ? Un remake avec Tom Hardy dans le rôle principal ? Autant de questions qui nous font passer à côté de l’essentiel : en pleine crise de créativité, le créateur de Mad Max revient sur sa création des années après Au Delà du Dôme du Tonnerre, dernier opus en date, pour l’explorer, la réinventer, prouver au monde qu’il est possible de faire avancer les choses et de proposer de nouvelles expériences avec un film qui typiquement, possède la notoriété pour amener le peuple en salle.
Autre anomalie de (petite) taille, Ant-Man, le prochain film solo de Marvel Studios. Dans les cartons depuis 2006, ce film qui met en scène un super-héros capable de changer de taille à volonté débarque près de 10 ans après les premiers bruits de couloirs le concernant. Et malgré le départ d’Edgar Wright (Shaun of the Dead, Hot Fuzz), réalisateur attaché au projet depuis ses débuts, Ant-Man reste un film complètement improbable. Peut-être plus improbable encore, puisque Wright aurait amené au film une certaine crédibilité, que son remplaçant, Peyton Reed (Yes Man) n’a pas. Pourtant, le film s’annonce plutôt intéressant (le premier trailer arrive mardi) et s’inscrit dans la nouvelle dynamique de Marvel Studios, qui a compris qu’il fallait se réinventer pour durer. Après Guardians of the Galaxy et The Winter Soldier, le studio de Kevin Feige va donc nous en mettre plein les yeux en 2015, d’autant plus que ses concurrents ne sont pas bien nombreux… Seul la Fox et son programmé abominable 4 Fantastiques viendra marcher sur les plates-bandes du super-héros.
Les grandes migrations des super-héros
Et puisqu’on parle d’eux, sachez que les super-héros continueront d’occuper tous les écrans cette année. Côté séries, Marvel Studios contre-attaque avec sa première co-production avec Netflix : Daredevil, dont le tournage est terminé. Ce sera sans doute une nouvelle étape dans la stratégie du studio, qui entend bien bousculer l’hégémonie de la CW et de ses séries Arrow, Flash et bientôt Supergirl. Le ton devrait être différent, de même que le système de production comme de distribution. Bref, un pavé dans la marre qui risque de bouleverser l’avenir de produits médiocres comme Gotham ou Constantine. Histoire d’enfoncer un peu plus le clou, Marvel Studios diffusera d’ailleurs dès ce début d’année la série Agent Carter, une série se déroulant dans le passé de son univers partagé. Une ambition absolument dingue qui risque de rendre 2015 passionnante du côté du petit écran.
Elle sera sans doute aussi en terme de comics, avec une tendance prononcée pour les créations indépendantes. Depuis deux ans déjà et le succès de Saga, la bande-dessinée américaine fait la part belle aux créations originales, au détriment des super-héros, et 2015 poursuivra dans ce sens, aussi bien en V.O qu’en V.F. Outre-atlantique, des titres comme Chrononauts, de Sean Murphy et de Mark Millar ou encore Tokyo Ghost (du même dessinateur et scénarisé par Rick Remender) s’annoncent passionnants. Et en version française, nous découvrirons des séries comme Black Science, qui a fait beaucoup de bruit au pays de l’Oncle Sam. Et c’est sans compter le relaunch total qu’est en train de nous concocter Marvel aux Etats-Unis, où tout un pan de la culture comics pourrait basculer à l’horizon 2016…
L’empire contre-attaque
Enfin, comment ne pas terminer sur la troisième (ou quatrième si on compte la période Clone Wars) Star Wars mania qui s’annonce avec la sortie en toute fin d’année de The Force Awakens. Indéniablement, c’est l’événement numéro un de cette année 2015, et il sera sans doute un rouleau compresseur aussi bien médiatique qu’économique pour l’industrie du divertissement. Le retour de Star Wars, en un sens, cristallise tous les enjeux et tous les problèmes qui guettent Hollywood depuis quelques temps. C’est évidemment une opportunité financière énorme, doublée d’un défi créatif sans précédent, un produit qui sera aimé ou haï par nostalgie, le symbole ultime de la puissance des licences et de leur apparente immortalité. Bref, on devrait manger beaucoup de Star Wars en 2015, sur grand écran, sur nos consoles et PC et dans les rayons des comics shops.
Conclusion
Chaque année, on pense que les cultures pop et geeks passent un cap dans leur expansion. Et chaque année suivante, on se retrouve bluffés par la quantité et ou la qualité des produits qui nous sont offerts. Le cycle se poursuivra en 2015, mais en explosant tous les records à l’aide de licences cultes, de cross-média et d’exposition marketing. Une chose est donc sûre : l’année promet d’être passionnante.
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