Nikola Tesla en avait rêvé. Des chercheurs viennent de le faire. A la fin de XIXe siècle, le génial scientifique à l’origine de nombreuses inventions et trouvailles sur l’électricité et le magnétiques avait imaginé un système de transmission d’énergie sans fil, s’appuyant notamment sur des tours émettrices d’ondes, comme la mythique Wardenclyffe Tower. Si Tesla n’est pas parvenu à ses fins, il semblerait que son intuition était bonne et qu’elle se matérialise prochainement.
En effet, un groupe de chercheurs menés par une équipe du fameux Massachusetts Institute of Technology (MIT) vient de faire une publication dans la prestigieuse revue Nature qui explique comment réaliser des systèmes simples, souples et peu coûteux permettant de convertir l’énergie des ondes Wi-Fi en courant électrique. Une révolution qui ouvrirait la voie à des multiples applications.
Comme l’explique l’article paru sur le site MIT News, les chercheurs ont mis au point un dispositif flexible combinant une antenne, pour transformer l’énergie des ondes en électricité, et un circuit redresseur de courant, pour passer de l’alternatif au continu, afin d’alimenter des appareils classiques. L’idée rappelle le principe des étiquettes RFID, qui fonctionnent également avec des antennes et des circuits sans batterie ni alimentation, ainsi que le dispositif récemment présenté par le constructeur Wiliot. mais contrairement à ce dernier, qui ne peut alimenter avec quelques microwatts que des puces Bluetooth basse consommation, la technologie mise au point par les chercheurs peut s’adapter à une foule d’appareils, d’autant qu’elle repose sur des composants flexibles, qui peuvent se poser n’importe où.
De fait, et c’est ce qui fait toute son originalité, le circuit redresseur développé par les chercheurs exploite un semi-conducteur réalisé à partir de au disulfure de molybdène (MoS2) et, surtout₂ épais de quelques atomes, d’où sa flexibilité. Comme les matériaux utilisés sont peu coûteux, il est ainsi possible de produire ce système en grandes quantités, sous forme de rouleaux, et de l’appliquer sur toutes sortes de surfaces, y compris des routes et des murs. En outre, comme le dispositif peut convertir des signaux radio à des fréquences allant jusqu’à 10 GHz, il est capable d’exploiter toutes sortes d’ondes électromagnétiques, allant du Bluetooth au Wi-Fi en passant par les réseaux téléphoniques.
En clair, cette trouvaille permettrait derécupérer de l’énergie dans toutes les ondes qui nous environnent – et qui sont en grande partie perdues par absorption naturelle – pour alimenter, via des « étiquettes » souples, toutes sortes d’appareils électroniques. Les chercheurs évoquent ainsi des capteurs situés sur des ponts ou des routes, mais aussi des dispositifs médicaux et des objets connectés. Pour l’heure, l’énergie récupérée n’est pas suffisante pour des appareils comme des smartphones : les prototypes doivent se contenter d’un rendement de 40 % environ, ce qui permet d’alimenter une Led avec un signal Wi-Fi typique d’une puissance de 150 microwatts. Mais ce n’est qu’un début, et les chercheurs espèrent aller beaucoup plus loin. Rêvons avec eux…
Illustration : © PXhere
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