Les amateurs de bons plans connaissent bien AliExpress. Accessible dans le monde entier, cette plateforme d’e-commerce permet d’acheter à des marchands chinois des produits à des prix particulièrement compétitifs. Déclinaison grand public d’Alibaba, qui est spécialisée dans la vente en gros entre entreprises, Aliexpress a connu une ascension fulgurante en l’espace de quelques années, allant jusqu’à générer trois fois plus de bénéfices qu’Amazon – près de 10 milliards de dollars en 2017-2018.
Certes, les deux géants du commerce en ligne ne sont pas tout à fait comparables, leurs modèles économiques étant différents. Ainsi, AliExpress ne propose aucun produit ou service culturel, par exemple, contrairement à Amazon. Surtout, le Chinois ne vend rien en direct, se contenant de sen rôle de place de marché, pour une multitude de vendeurs. En clair, AliExpress fait essentiellement office d’intermédiaire, en mettant sa plateforme et son infrastructure à disposition des commerçants et des clients, moyennant une commission sur les transactions facturée au marchands.
Longtemps réservé à quelques initiés, AliExpress a gagné en visibilité et en accessibilité en développant des versions internationales. Et si la traduction et l’interface sont encore largement perfectibles – on est loin de la clarté et de la qualité d’un site comme Amazon -, sa déclinaison française, lancée il y a quelques années, a participé à sa notoriété. Mieux encore, alors qu’il faut généralement accepter des délais de livraison souvent assez longs pour des articles commandés en Chine – et parfois régler des frais de douane -, certains commerçants asiatiques ont déjà installé des entrepôts en Europe (en Russie, en Pologne, en Allemagne, en Espagne et même en France), pour accélérer le transit et respecter les règles douanières.
Mais AliExpress, qui veut encore gagner des parts de marché, ne compte pas en rester là. Et pour attirer davantage de clients du monde entier, la plateforme vient d’annoncer l’ouverture de ses services à des revendeurs non-chinois, et notamment européens. Une étape importante vers l’internationalisation totale, qui va lui permettre notamment de rassurer des clients potentiels soucieux d’acheter auprès d’un marchand local, le but étant de les amener à se tourner progressivement chez des revendeurs chinois.
Les premiers pays concernés par cette ouverture commerciale sont la Russie, la Turquie, l’Espagne et l’Italie, la France devant se joindre au programme d’ici à la fin 2019. Vu le succès de la plateforme dans sa forme actuelle, on imagine sans peine que la formule intéressera de nombreux revendeurs européens, mais aussi de nouveaux clients, attirés par des tarifs très bas. En revanche, cette politique ne fera pas les affaires d’Amazon, d’eBay et de Rakuten, ces plateformes déjà bien implantées en Europe n’appréciant sans doute pas l’arrivée de ce féroce concurrent sur leurs terres…
.Illustrations : © AliExpress
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