Alors, vous vous souvenez de votre serveur qui tourne sous Debian 12 depuis des lustres ? Vous savez, celui qui fait tourner votre site perso, votre Nextcloud ou je ne sais quel projet que vous aviez monté un dimanche pluvieux ? Eh bien figurez-vous que les développeurs Debian viennent de sortir de leur tanière avec Debian 13 “Trixie”, et franchement, ça valait le coup d’attendre.
Disponible depuis le 9 août 2025, cette nouvelle version nous arrive avec un nom de code tout droit sorti de Toy Story (comme d’hab), mais surtout avec plus de 14 000 nouveaux paquets par rapport à Bookworm. Ouais, vous avez bien lu, quatorze mille ! De quoi faire plaisir à votre gestionnaire de paquets préféré.
Le noyau qui monte, qui monte…
Première bonne nouvelle : Debian 13 embarque le noyau Linux 6.12 LTS. Et quand je dis LTS, ça veut dire que vous allez avoir des mises à jour pendant des années, parfait pour ceux qui aiment dormir tranquille la nuit.
Ce noyau, il vient pas les mains vides. Au menu :
- Support du temps réel (PREEMPT_RT) – vos applications critiques vont adorer
- Optimisations pour les processeurs Intel Arrow Lake et Lunar Lake
- Meilleur support des portables (enfin !)
- Compatibilité avec les cartes graphiques AMD RDNA 4
- Support officiel du Raspberry Pi 5
Bref, que du bon pour vos bidouillages hardware.
RISC-V : l’architecture qui fait trembler Intel
Alors là, c’est du lourd. Pour la première fois, Debian prend officiellement en charge l’architecture RISC-V 64 bits. Vous savez, cette architecture open source dont tout le monde parle mais que personne n’ose vraiment utiliser ?
Contrairement au x86 d’Intel ou à l’ARM de Qualcomm (qui sont propriétaires), RISC-V c’est libre, ouvert, et vous pouvez faire ce que vous voulez avec. Les chinois l’adorent, les centres de données commencent à s’y mettre, et maintenant Debian suit le mouvement.
Bon, vous allez pas courir acheter un PC RISC-V demain matin, mais c’est un signal fort : l’avenir de l’informatique se joue peut-être là-dessus.
Adieu le 32 bits (ou presque)
Par contre, si vous traînez encore une vieille machine 32 bits dans votre placard, c’est terminé. Debian 13 nécessite maintenant au minimum un processeur 64 bits avec support SSE2.
Concrètement, ça veut dire que votre Pentium 4 de 2003, il peut aller rejoindre le cimetière des éléphants. Bon, soyons honnêtes, il était temps de passer à autre chose !
L’installateur qui fait du neuf
L’équipe Debian s’est lâchée sur l’installateur. Maintenant, vous pouvez :
- Installer directement depuis HTTP – plus besoin de graver des DVD comme un sauvage
- Réparer un système Btrfs depuis l’installateur – pratique quand tout part en vrille
- Installer des Debian Blends (paquets spécialisés pour l’éducation, la science, etc.) directement
- Meilleur support des claviers MacBook ARM – même les utilisateurs de Mac peuvent s’amuser
- Secure Boot plus fiable sur AMD64 et ARM64
/tmp dans la RAM : rapide mais gourmand
Changement notable : /tmp est maintenant monté en tmpfs par défaut. En gros, vos fichiers temporaires vont directement dans la RAM au lieu du disque dur.
Avantage : C’est ultra rapide
Inconvénient : Ça bouffe de la RAM
Si vous avez 32 Go de RAM, vous vous en foutez. Si vous tournez sur 4 Go… eh bien vous allez peut-être sentir la différence.
APT 3.0 : enfin de la couleur !
APT fait peau neuve avec sa version 3.0. Le plus visible ? L’interface devient colorée :
- Vert pour les installations et mises à jour
- Jaune pour les rétrogradations
- Rouge pour les suppressions
Plus lisible, plus moderne. Et sous le capot, le nouveau moteur Solver3 gère mieux les conflits de dépendances. Fini les “impossible de résoudre les dépendances” qui vous pourrissent la vie !
GNOME 48 et le reste de la famille
Côté environnements de bureau, Debian 13 fait dans le classique mais efficace :
GNOME 48 (par défaut) arrive avec ses nouveautés “bien-être numérique” – des outils pour vous dire que vous passez trop de temps devant l’écran. Ironique pour une distrib qu’on installe justement pour passer plus de temps devant l’écran, non ?
Les autres environnements ne sont pas en reste :
- KDE Plasma 6.3 avec une meilleure mise à l’échelle
- Xfce 4.20 qui expérimente enfin avec Wayland
- Firefox 128 ESR, LibreOffice 25.x, GIMP 3.0
Comment récupérer tout ça ?
Vous avez trois options :
- Installation fraîche : Téléchargez l’ISO depuis le site officiel Debian
- Mise à jour depuis Debian 12 : Modifiez vos sources.list et lancez un
apt update && apt full-upgrade - Installation réseau : Récupérez la netinstall (recommandé)
Debian 13 Trixie, c’est du Debian dans toute sa splendeur : stable, fiable, et bourré de nouveautés qui font sens. Le support RISC-V, c’est visionnaire. APT 3.0, c’est du confort. Le noyau 6.12 LTS, c’est de la tranquillité d’esprit.
Seul bémol : l’abandon (partiel) du 32 bits va faire grincer quelques dents chez les collectionneurs de machines vintage. Mais bon, il fallait bien couper le cordon un jour.
Notre conseil : Si vous tournez déjà sous Debian 12, la migration se fera en douceur. Si vous êtes sur Ubuntu ou une autre distrib et que vous cherchez la stabilité, c’est le moment de franchir le pas.
Debian 13 sera maintenu jusqu’en 2030 (3 ans de support standard + 2 ans LTS). De quoi voir venir sereinement, même si vous êtes du genre à ne jamais mettre à jour vos serveurs.
Alors, prêt à faire le saut vers Trixie ?
Sources : It’s FOSS News / Le Crabe Info
LINUX





